Simple rappel, tu n'as pas eu le temps de lire ma lettre, alors je m'y prends à l'avance, cette fois-ci, tu as une année complète pour y réfléchir…
Cher Papa Noël, serais – je le seul " Papinou " de 60 ans à t'envoyer une lettre en cette fin d'année 2009 ? Saches finalement, que je me moque de le savoir, le principal étant que tu reçoives et lises cette lettre, qu'elle ne soit pas classée sans suite par ta secrétaire…
Cher Papa Noël, voilà sans doute plus de cinquante cinq ans que je ne te dérange plus…Mais t'ai-je dérangé un jour ? Hélas mes souvenirs me trahissent et je ne sais si j'ai déjà ou non tenté d'écrire une telle missive, mais peu importe, je refuse de vivre dans le passé. Pas facile, de s'adresser au mythe enfantin, à ta légende, mais aujourd'hui je n'en peux plus, me taire serait sacrilège !
Cher Papa Noël, dans mes souliers, je ne veux rien, mais rien de rien, quoiqu'une parcelle supplémentaire d'énergie pour continuer la lutte contre la sottise humaine, l'injustice et l'inégalité, serait la bienvenue. Par contre, je te donne des indications pour combler quelques enfants qui ne t'attendent pas, ignorant sans doute jusqu'à ton existence. Dans les mains du premier, apporte-lui une poignée de riz, il sera comblé de la partager avec ses dix frères et sœurs. Pour le second, offre-lui quelques instants de silence, sans sifflement de balles ou fracas de bombes. Le suivant serait – heureux de recevoir le vaccin nécessaire à le sauver, tel autre souhaiterait une école pour apprendre à lire, un autre encore n'attends qu'un sourire pour s'initier à l'amour, et un autre encore aimerait simplement découvrir ce que sont un toit ou un lit…Je ne te donne aucune adresse, le choix est si immense !
Cher Papa Noël, évite l'abondance au pied de certains sapins, aux coins de certaines cheminées. Il existe des adresses à oublier, et là aussi, le choix est immense. Je te laisse seul juge, à la vue de ton grand âge et de ta sagesse, je suis persuadé que tu feras au mieux. Car vois – tu, j'ai confiance en toi, et ça ne doit pas se trahir, la confiance. Alors, à bord de ton traineau, tiré par tes rennes, pense à cette lettre, d'un " Papinou " et fais la différence entre naïveté et utopie !
Alors, nous sommes d'accord, pour Noël 2010, tu fais un effort…